Nous vivons une période où nous ne pouvons plus avoir l’assurance de ne pas être vu, entendu ou enregistré, où que nous soyons, que ce soit via la couverture satellite ou les nanotechnologies. Depuis 2011, Aurélien Bambagioni photographie sa présence avec le système de géolocalisation de son téléphone, non pas en appuyant sur le déclencheur, mais en nous indiquant où il se trouve dans la photo, dans cette photo sans date prise par satellite. Il archive ensuite sur Twitter cette capture d’écran sous forme de trace photographique, notifié de sa localisation par un point bleu. Les photos sont numérotées suivant la chronologie des prises de vue.
Paradoxalement, alors que le dispositif de géolocalisation utilisé a été pensé, entre autres, pour localiser, ces photographies laissent souvent bien peu d’indices sur le lieu où il se trouve. Pour placer sur la carte ses clichés, Oscar Roméo chiffre chaque prise de vue à partir de son numéro et de sa date d’archivage, le numéro d’archivage renseigne la latitude et la date d’archivage la longitude. Par exemple pour le cliché #567, archivé le 16 septembre 2014, la traduction est la suivante:
latitude = numéro d’archivage soit 567 = 5x6x7 = 210. les deux premiers chiffres extraits de l’adresse d’hébergement du cliché = 2 & 8 soit (2-8) x 210 = 1260. soit latitude = -12.60
longitude = date d’archivage soit 16 septembre = (1+6) x 9 = 63. soit longitude = 63

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